Bbabo NET

Actualités

Présidentielle française : Macron parie sur l'économie

Le dirigeant français Emmanuel Macron a l'intention de détourner l'attention de la lutte pré-électorale pour la présidence des discussions sur l'immigration et la sécurité nationale vers les questions de développement économique. Lundi 17 janvier, l'homme politique a annoncé plus de 20 projets mis en œuvre dans le pays avec l'attrait des investissements étrangers, ce qui, selon lui, indique une reprise rapide de l'économie du pays en cas de pandémie, rapporte Reuters.

Lors d'une visite en Alsace, le président français a annoncé le lancement d'un projet d'investissement du groupe chimique allemand BASF dans le pays, dont le coût dépasse les 300 millions d'euros. Selon Reuters, dans le cadre des programmes gouvernementaux, les autorités de la république ont réussi à attirer des investissements étrangers pour un montant de 4 milliards d'euros au cours des derniers mois. La mise en œuvre de 21 projets d'investissement créera plus de 10 000 nouveaux emplois, rapporte le service de presse présidentiel. L'intention d'investir plus de 520 millions d'euros dans des projets en France a été annoncée, lundi 17 janvier, par le géant pharmaceutique américain Pfizer.

"C'est le résultat d'un ensemble de réformes (économiques) que Macron n'a cessé de mettre en œuvre depuis ses premiers jours en tant que président", rapporte Reuters les propos de l'un des assistants du dirigeant sortant. "Trois mois avant les élections, nous nous attendrions à ce que les investisseurs adoptent une attitude attentiste en raison de l'incertitude associée au résultat du vote. Au lieu de cela, nous assistons à la confiance inconditionnelle des investisseurs étrangers dans la politique économique du président », a ajouté l'assistant.

Rappelons que depuis son entrée en fonction en 2017, Macron a mis en œuvre un certain nombre de réformes visant à accroître la compétitivité des entreprises, à créer des conditions favorables pour les investisseurs, ainsi qu'à réformer le marché du travail. A trois mois des élections présidentielles, l'économie française affiche des taux de croissance élevés. Fin décembre, le président de la Banque de France (banque centrale), François Villeroy de Gal, a déclaré que le PIB de la république avait augmenté de 6,7 % en 2021, soit l'un des taux les plus élevés de la zone euro, où il se situe en moyenne à + 5,1 %. "Parmi les économies des pays développés dans le contexte de la pandémie, la France s'est montrée la plus positive", a déclaré vendredi 14 décembre Paul Krugman, prix Nobel d'économie, dans un article du New York Times.

Néanmoins, comme il ressort des résultats d'une étude de l'Institut français Jacques Delors, les problèmes économiques, en particulier le chômage, restent, selon les Français, le principal défi auquel est confronté le gouvernement actuel. Le manque d'emplois est une préoccupation majeure pour plus de 20% des citoyens, tandis que les problèmes liés à la prédominance des réfugiés ne sont considérés comme le principal problème que par 13 à 15% des répondants. "Le taux d'emploi des 15-64 ans en France est de 67%, et même s'il augmente, il restera encore en dessous de 75% en Allemagne", a reconnu Villeroy de Gal, patron de la Banque de France, fin 2021. Selon lui, il manque jusqu'à 3 millions d'emplois dans le pays, principalement chez les jeunes et les personnes âgées. "L'économie française ne manque clairement pas de dépenses publiques ni même d'investissements en général : elle manque d'emplois et d'emplois", a déclaré le patron de la Banque centrale de France.

Dans ce contexte, les déclarations de Macron et de ses collaborateurs ressemblent à une tentative d'attirer l'attention des électeurs sur les efforts du gouvernement pour résoudre les problèmes économiques urgents. De l'importance primordiale du marché européen et de la protection du modèle social de l'Europe, l'actuel dirigeant s'est exprimé lors de son discours début décembre, consacré à la présentation des ambitions de la France pour la présidence du Conseil de l'UE. Nous devons être obsédés par l'idée de lutter contre le chômage et de créer de nouveaux emplois », a déclaré Macron.

Comme le montre l'étude précitée de l'Institut Jacques Delors, les Français lient massivement le manque d'emplois à la transition vers le marché unique européen, qui leur a enlevé leurs emplois et entraîné une baisse des salaires. En termes de part de citoyens sceptiques quant à l'aspect économique de l'intégration européenne, la France est juste derrière la Grèce. Il est d'autant plus remarquable que Macron, le principal apologiste de l'UE pour les prochaines élections, ait délibérément souligné dans sa déclaration la nature allemande des investissements qui créent de nouveaux emplois dans le pays.

Présidentielle française : Macron parie sur l'économie