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Des responsables russes et ukrainiens se rencontrent à Paris pour apaiser les tensions

Les délégations russe et ukrainienne se sont rencontrées mercredi à Paris pour des entretiens dans le but de désamorcer la montée des tensions, la France cherchant à engager les deux parties sur la "voie de la désescalade".

La réunion de haut niveau, à laquelle participent de hauts diplomates français et allemands, réunit les quatre pays dans un format qui a été utilisé à plusieurs reprises depuis l'annexion par la Russie en 2014 de la province ukrainienne de Crimée.

La Russie est représentée par le vice-Premier ministre Dmitri Kozak et l'Ukraine par le conseiller présidentiel Andriy Yermak, les conseillers diplomatiques du président Emmanuel Macron et du chancelier allemand Olaf Scholz prenant également part aux pourparlers qui ont débuté à 11h00 GMT.

La France, qui a lancé lundi des idées de "désescalade" et souhaite que l'Europe tente de résoudre la crise, espère que la Russie est prête à engager des pourparlers alors qu'elle a massé 100 000 soldats à la frontière ukrainienne.

"C'est très encourageant que les Russes aient accepté d'entrer à nouveau dans ce format diplomatique, le seul dont les Russes soient parties prenantes", a déclaré mercredi un collaborateur de Macron sous couvert d'anonymat.

"Cette rencontre nous donnera une indication claire de l'état d'esprit des Russes avant l'appel entre Emmanuel Macron et le président russe Vladimir Poutine vendredi", a ajouté l'assistant.

Chaque partie devrait informer les médias plus tard dans la journée.

Des pourparlers séparés entre la Russie et les États-Unis ont eu lieu ces dernières semaines pour discuter des exigences de sécurité russes en Europe, notamment que l'Ukraine ne devrait jamais devenir membre de l'alliance militaire de l'OTAN dirigée par les États-Unis.

Après des discussions vendredi dernier à Genève, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a promis à son homologue russe Sergueï Lavrov que Washington donnerait une réponse écrite aux demandes russes et a également lancé l'idée d'une réunion présidentielle.

- 'Jouer le jeu' -

Les pourparlers de Paris mercredi interviennent alors que les puissances occidentales maintiennent leurs avertissements de sanctions économiques massives en cas d'attaque russe contre l'Ukraine pro-occidentale.

Le président américain Joe Biden a mis en garde mardi contre Poutine contre des sanctions personnelles, tandis que la Maison Blanche affirme que le risque d'une invasion russe de l'Ukraine "reste imminent".

Préoccupé par la rhétorique à Washington et à Londres et par leur décision de retirer certains membres du personnel de l'ambassade et des familles à Kiev, un assistant de Macron a mis en garde lundi contre "la création d'une ambiguïté ou la création d'une volatilité supplémentaire".

"Nous voulons une désescalade, ce qui signifie à la fois dialogue et dissuasion", a déclaré mercredi l'assistant.

"Des discussions sur les sanctions avec nos partenaires européens et américains, avec les institutions, ont lieu pour s'assurer que cette dissuasion est suffisamment crédible, pour que le dialogue soit crédible. Ils sont liés", a ajouté l'assistant.

"Mais les sanctions ne doivent pas conduire à des représailles qui feront boomerang sur nous et auront un coût", a déclaré l'assistant. "Les sanctions ne sont pas l'essentiel de la réponse."

Les États-Unis ont également élaboré des plans pour renforcer l'approvisionnement en gaz européen si la Russie interrompait les expéditions par ses pipelines en réponse aux sanctions occidentales.

La Maison Blanche a annoncé mardi que Biden rencontrerait l'émir du Qatar riche en gaz, le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, le 31 janvier pour discuter, entre autres questions, "d'assurer la stabilité de l'approvisionnement énergétique mondial".

- Renforcement de la confiance -

Le plan français, tel que détaillé par un assistant de Macron lundi, impliquerait que les deux parties prennent des mesures pour renforcer la confiance.

Le gouvernement ukrainien a fait le premier pas envisagé par les Français en retirant au parlement un projet de loi régissant le statut des provinces séparatistes soutenues par la Russie dans l'est du pays, que Moscou considère comme une violation des engagements antérieurs.

Paris espère que la Russie acceptera certaines "mesures humanitaires" telles que des échanges de prisonniers dans l'est de l'Ukraine et l'ouverture de points de contrôle tenus par les séparatistes.

La France ferait également pression pour "une déclaration publique des Russes sur leurs intentions qui rassure tout le monde", a déclaré l'assistant.

L'un des principaux domaines de discorde possibles est le soutien de la France aux pourparlers entre le gouvernement ukrainien et les séparatistes soutenus par la Russie à l'est – ce que le président Zelensky a refusé de faire.

Les hauts conseillers diplomatiques des quatre pays du format Normandie se sont entretenus pour la dernière fois par vidéoconférence en septembre de l'année dernière, selon le bureau de Macron.

Les dirigeants se sont rencontrés pour la dernière fois lors d'un sommet à quatre à Paris en décembre 2019.

Des responsables russes et ukrainiens se rencontrent à Paris pour apaiser les tensions