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Seul un système fédéral peut briser le cercle vicieux du Liban

Le Hezbollah est une puissance artificielle. Malgré ce que projette l'organisation contrôlée par l'Iran, c'est le produit d'un contexte. Tout au long de l'histoire, des groupes similaires se sont levés dans diverses parties du monde pour servir un objectif et ont ensuite disparu ou se sont transformés une fois que cet objectif a été atteint. Un signe de leur disparition imminente est souvent lorsque les frontières entre leurs objectifs proclamés de justice et de résistance s'estompent avec des activités criminelles ou l'oppression. C'est souvent la perte de leur boussole idéologique qui accélère leur disparition. Quand le Hezbollah tue des innocents en Syrie ou quand ses prétendues activités illégales justifiées à des fins de résistance commencent à créer des barons de la drogue, on sait que le contexte a déjà commencé à changer.

Malheureusement, trop de ces puissances artificielles ont été créées au Moyen-Orient, notamment au Liban. Ils n'ont apporté que misère et chaos dans le pays. Ils ont utilisé de fausses idéologies pour tuer impitoyablement des innocents. Après toute cette misère, ils disparaissent ou deviennent des squelettes. Combien d'entre eux ont servi les objectifs du régime syrien et ont fonctionné comme de puissantes puissances, pour ensuite devenir des combattants bourrés de la résistance ? Rien n'a changé.

C'est aussi toujours un scénario d'asymétrie. Non seulement la guerre asymétrique, que le Hezbollah mène pour les mollahs à Téhéran, mais aussi un équilibre politique asymétrique. L'Iran profite non seulement de la confrontation croissante entre les États-Unis et la Russie, mais aussi de l'empressement de l'Occident à conclure un nouvel accord nucléaire. Cela a permis au Hezbollah de régner sans encombre au Liban. Mais ce contexte d'asymétrie ne durera pas éternellement. Et donc, ceux qui croient que cette organisation régnera au Liban se trompent. Que ce soit en raison d'un grand marché géopolitique ou d'un changement politique (et non d'un changement de régime) en Iran pour atténuer la pression dans les rues, le pouvoir artificiel du Hezbollah ne durera pas éternellement.

Malheureusement, le régime en place au Liban semble nourrir cette asymétrie et la récolter à chaque saison géopolitique. C'est un régime dirigé par le Hezbollah et qui promeut la corruption de tous les autres pouvoirs politiques. Ce fut une grave erreur politique de collaborer et de permettre au groupe d'utiliser l'État comme façade pour protéger ses activités destructrices. La constitution libanaise actuelle permet et encourage ce chaos. La constitution a échoué et ne fait que favoriser ce marchandage pourri. Cela doit changer.

Maintenir le Liban dans le cadre politique actuel est une hérésie. Cette construction sectaire et centralisée du partage du pouvoir politique a été une recette pour le désastre. Il existe une célèbre formule politique qui dit « ni vainqueur ni vaincu », mais le Liban et son peuple sont restés les vaincus. En effet, le cadre politique actuel permet de négocier entre les dirigeants politiques aux dépens du peuple libanais. Même ceux qui déclarent leur opposition au Hezbollah font des affaires en coulisses. C'est de la simple hypocrisie.

Par conséquent, le Liban a besoin d'une approche ascendante. Elle doit s'aligner sur l'ADN de ses habitants et leurs besoins. Il peut le faire en offrant plus de pouvoir à ses régions et districts par opposition à la pleine autorité d'un État centralisé. La réalité crie clairement que l'état actuel n'existe plus. Il ne peut pas fournir de soins de santé, de sécurité, de chaînes d'approvisionnement alimentaire ou d'électricité et il essaie de priver les gens de leur dignité. Elle ne peut même plus maintenir ses ambassades et doit recourir aux dons. Que reste-t-il à sauver à part le peuple ?

La construction actuelle du partage du pouvoir politique sectaire et centralisé a été une recette pour le désastre.

La seule façon de sauver les gens est avec un état complètement nouveau. Par conséquent, les Libanais devraient se mobiliser pour une nouvelle constitution - celle qui donne naissance à la République fédérale du Liban. Cela doit être la seule exigence du peuple libanais. Il doit y avoir un changement complet et cela ne peut signifier qu'un nouveau système politique et une nouvelle constitution. Le Liban a besoin d'une constitution qui édifie une démocratie parlementaire qui garantisse juridiquement la liberté et l'égalité de tous les citoyens. Il doit construire un système politique qui permette aux Libanais de décider, au niveau de leur propre district, sur des questions clés telles que la police et l'éducation.

Soyons réalistes, les prochaines élections législatives n'y changeront rien. Ont-ils fait une différence au cours des deux dernières décennies? Ils sont une distraction et continueront à renforcer les mêmes clans. Et, quel que soit le résultat, le Hezbollah continuera de les gouverner tous et de détruire le peu qui reste de l'État. C'est aussi pourquoi la demande d'un référendum sur la fédération enverrait un message plus fort que n'importe quelle élection parlementaire.De plus, les Libanais doivent admettre qu'ils ne peuvent pas s'éloigner de leur leadership sectaire. Lorsque les choses se réchauffent, chacun retourne dans son propre clan, permettant ainsi à nouveau le cercle vicieux de la négociation entre leurs chefs. Il faut accepter cette vérité. Cela signifie également la nécessité de rejeter le système politique artificiel actuel qui offre l'illusion de la sécurité. Cela demande du courage. Une fédération est la solution qui brisera le cercle vicieux, car elle pourra s'adapter à la diversité du pays.

Le contexte d'asymétrie dont profite le Hezbollah ne durera pas éternellement. Mais les Libanais ne peuvent pas rester inactifs en attendant que ces changements se produisent. Ils doivent se préparer au changement et agir maintenant pour transformer leur pays. Cela ne peut commencer que par une demande adressée à la République Fédérale du Liban.

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