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Plus de 50 morts dans une attaque à la machette en RDC

BUNIA, RD Congo : Plus de 50 civils ont été tués lorsque des miliciens armés de machettes ont attaqué un site pour personnes déplacées dans l'est de la RD Congo déchiré par les conflits, ont indiqué des sources.

Cinquante-deux personnes, dont des enfants, ont été tuées, a indiqué une source de la mission de maintien de la paix de l'ONU, la MONUSCO, ajoutant que 36 personnes avaient été blessées. Le gouvernement congolais, qui a parlé de "crime contre l'humanité", a également indiqué qu'"une cinquantaine" de personnes étaient mortes.

Des responsables locaux et des sources de la société civile ont fait état de plus de 50 morts, tandis qu'un observateur respecté, le Kivu Security Tracker (KST), basé aux États-Unis, a déclaré qu'"au moins" 40 ont été tués.

Le porte-parole de l'armée en province de l'Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, a donné des chiffres provisoires de 21 morts.

"Le massacre de civils sans défense est un crime contre l'humanité", a-t-il déclaré.

Le KST a déclaré que les assaillants présumés, portant des "armes blanches", appartenaient à un groupe armé notoire appelé CODECO, accusé d'une série de massacres ethniques dans la région.

Le ministère de la Communication a déclaré dans un tweet que les troupes de l'armée régulière "avaient arrêté" l'attaque, tandis que la MONUSCO a tweeté que ses casques bleus avaient aidé à réprimer l'attaque, qui a eu lieu dans la région de Djugu près du lac Albert.

La région est le théâtre d'une longue querelle sanglante entre les communautés Lendu et Hema.

Les combats entre les deux groupes ont éclaté entre 1999 et 2003, faisant des dizaines de milliers de morts avant d'être réprimés par une force de maintien de la paix de l'Union européenne, Artemis.

La violence a ensuite repris en 2017, imputée à l'émergence de la CODECO -- la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) -- qui prétend défendre les Lendu.

Depuis lors, les attaques du CODECO ont fait des centaines de morts et poussé plus de 1,5 million de personnes à fuir leur foyer, tandis que la moitié de la population de la région est confrontée à l'insécurité alimentaire, selon le Conseil danois pour les réfugiés.

La dernière attaque a visé le camp de personnes déplacées de Plaine Savo, où plus de 24 000 personnes se sont réfugiées à la suite des violences à Djugu en 2019, a déclaré le Conseil norvégien pour les réfugiés.

Des raids sur des camps de personnes déplacées sur une période de huit jours en novembre-décembre ont fait 123 morts, selon le KST.

Jean Richard Dhedda Lenga, l'administrateur principal du district de Bahema Badjere, a déclaré que les pillards du CODECO avaient attaqué le site "vers 21 heures, 22 heures" mardi.

"Nous avons un total provisoire de 59 morts" et d'environ 40 blessés", a-t-il déclaré à l'AFP par téléphone.

"Je viens de quitter la région. Des jeunes cherchent d'autres corps dans des huttes et dans la brousse."

Desire Malo Dra, un représentant de groupes de la société civile à Bahema Badjere, a déclaré que la plupart des victimes étaient des femmes et des enfants.

"J'ai compté 53 corps, d'autres arrivent, ils sont tous rassemblés là où je suis", a-t-il déclaré.

"Les miliciens sont arrivés armés de machettes. De nombreuses victimes ont eu la gorge tranchée", a-t-il dit.

Il a ajouté que les assaillants « ont effectué leur travail calmement », et l'armée est arrivée quelques heures plus tard, mercredi matin.

La MONUSCO a déclaré sur Twitter que ses casques bleus "étaient arrivés sur les lieux pour arrêter les tueries et repousser les assaillants".

L'agence des Nations Unies pour l'enfance, l'UNICEF, a déclaré qu'au moins 15 enfants figuraient parmi les morts et plus de 30 enfants ont été blessés.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés, qui, comme d'autres ONG et organisations, a fermement condamné le massacre, a indiqué dans un communiqué que le camp de Plaine Savo abritait plus de 24.000 personnes "qui ont fui les violences sur le territoire de Djugu en 2019".

L'Ituri et la province voisine du Nord-Kivu ont été placées l'an dernier en "état de siège", une mesure accordant des pouvoirs exceptionnels à l'armée et à la police.

En plus des attaques du CODECO, la région lutte pour contenir les Forces démocratiques alliées (ADF), le plus brutal des quelque 122 groupes armés qui parcourent l'est de la République démocratique du Congo.

Plus de 50 morts dans une attaque à la machette en RDC