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Le chef conservateur du Canada, O'Toole, évincé après avoir échoué à vaincre Trudeau

Les conservateurs de l'opposition canadienne ont évincé leur chef après qu'il n'a pas réussi à vaincre les libéraux du premier ministre Justin Trudeau lors des élections de l'an dernier.

Erin O’Toole, qui occupe le poste le plus élevé depuis août 2020, a perdu mercredi un vote de confiance au scrutin secret des législateurs élus, selon un communiqué publié par Scott Reid, président du caucus du parti.

Sur les 119 députés, 73 ont voté contre O'Toole tandis que 45 l'ont soutenu.

Le vote ne nécessitait qu'une majorité simple pour passer.

Le caucus conservateur se réunira à 19 h, heure d'Ottawa, pour élire un chef par intérim qui assumera le rôle jusqu'à ce qu'une course complète à la direction puisse avoir lieu.

Il s'agira de la troisième course à la direction du parti depuis que Stephen Harper – qui a été premier ministre pendant neuf ans – a démissionné en 2015 après sa défaite électorale face à Trudeau.

O'Toole, un vétéran militaire et ancien avocat d'entreprise, avait tenté de déplacer le parti vers le centre politique, renversant son opposition à la tarification du carbone.

Les critiques internes sur ces politiques ont éclaté en rébellion ouverte cette semaine, avec plus d'un tiers de son caucus signant une lettre appelant au vote pour le leadership.

L'éviction de l'homme de 49 ans soulève des questions sur la capacité du parti à rester uni.

Il a été formé en 2003 en fusionnant les progressistes-conservateurs centristes avec l'Alliance canadienne, plus populiste.

Avant cela, les libéraux ont capitalisé sur une opposition divisée pour remporter trois gouvernements majoritaires consécutifs.

L'agitation interne autour de la direction d'O'Toole a commencé quelques mois seulement après sa prise de fonction.

Bien qu'il se soit présenté à la tête du parti en tant que conservateur "True Blue" pur et dur, il a ensuite basculé vers une position plus modérée qui a irrité de nombreux partisans du parti.

En plus d'adopter un prix du carbone comme politique environnementale du parti, il a également fait un plaidoyer concerté pour que les syndicats votent pour les conservateurs.

Le vote conservateur a plongé dans les électorats les plus chinois du Canada. O'Toole a justifié ces mesures en partie en affirmant qu'elles entraîneraient des gains dans les banlieues de Toronto et de Vancouver qui font souvent basculer les élections canadiennes, mais lors de la campagne de l'année dernière, les conservateurs ont perdu des sièges dans ces régions.

Le vote de mercredi a eu lieu dans le contexte du convoi tapageur de camionneurs qui est arrivé à Ottawa vendredi pour protester contre les mandats de vaccination.

Le convoi a ajouté plus de problèmes à O’Toole, car certains conservateurs – dont le porte-parole en matière de finances Pierre Poilievre, un candidat possible au poste le plus élevé – ont fermement accueilli les manifestations.

Mais O'Toole, méfiant des vues les plus extrêmes de certains des organisateurs, a évité de s'identifier étroitement avec le convoi.

Le chef conservateur du Canada, O'Toole, évincé après avoir échoué à vaincre Trudeau