Bbabo NET

Actualités

L'extrême droite vise une victoire historique l'Italie vote

Le parti des Frères d'Italie, dirigé par l'ancienne partisane de Mussolini Giorgia Meloni, est en tête des sondages

Elle semble prête à prendre ses fonctions dans une coalition avec la Ligue d'extrême droite et les partis Forza Italia de Silvio Berlusconi

ROME: Les Italiens votent dimanche lors d'une élection qui devrait inaugurer le premier gouvernement du pays dirigé par l'extrême droite depuis la Seconde Guerre mondiale, amenant les populistes eurosceptiques au cœur de l'Europe.

Le parti des Frères d'Italie, dirigé par l'ancienne partisane de Mussolini Giorgia Meloni, est en tête des sondages et semble prêt à prendre ses fonctions dans une coalition avec les partis d'extrême droite de la Ligue et Forza Italia de Silvio Berlusconi.

Meloni, 45 ans, qui a fait campagne sous le slogan "Dieu, la patrie et la famille", espère devenir la première femme Premier ministre d'Italie.

Les bureaux de vote ouvrent à 05h00 GMT et ferment à 21h00 GMT. De nombreux électeurs devraient choisir Meloni, "la nouveauté, le seul leader que les Italiens n'ont pas encore essayé", a déclaré à l'AFP Wolfango Piccoli du cabinet de conseil Teneo.

Bruxelles marchés surveillent de près, craignant que l'Italie – membre fondateur de l'Union européenne – ne soit le dernier membre à virer à droite moins de deux semaines après la surperformance de l'extrême droite aux élections en Suède.

Si elle gagne, Meloni sera confrontée à des défis allant de l'inflation galopante à une crise énergétique à l'approche de l'hiver, liée au conflit en Ukraine.

L'économie italienne, la troisième plus grande de la zone euro, a rebondi après la pandémie mais est aux prises avec une dette énorme d'une valeur de 150% du produit intérieur brut (PIB).

Meloni a consacré sa campagne à essayer de prouver qu'elle est prête bien que son parti n'ait jamais été au pouvoir.

Frères d'Italie, qui a ses racines dans le mouvement post-fasciste fondé partisans du dictateur Benito Mussolini, n'a empoché que 4% des voix lors des dernières élections de 2018.

Meloni a modéré ses opinions au fil des ans, abandonnant notamment ses appels à l'Italie pour qu'elle quitte la monnaie unique de l'UE.

Cependant, elle insiste sur le fait que son pays doit défendre ses intérêts nationaux, en soutenant la Hongrie dans ses batailles contre l'état de droit avec Bruxelles.

Sa coalition veut renégocier le fonds de relance post-pandémique de l'UE, arguant que les près de 200 milliards d'euros que l'Italie devrait recevoir devraient tenir compte de la crise énergétique aggravée par la guerre en Ukraine.

Mais "l'Italie ne peut pas se permettre d'être privée de ces sommes", a déclaré à l'AFP le sociologue politique Marc Lazar, ce qui signifie que Meloni a en réalité "une marge de manœuvre très limitée".

Les fonds sont liés à une série de réformes à peine entamées par le Premier ministre sortant Mario Draghi, qui a convoqué des élections anticipées en juillet après l'effondrement de sa coalition d'unité nationale.

Malgré son euroscepticisme, Meloni soutient fermement les sanctions de l'UE contre la Russie au sujet de l'Ukraine, bien que ses alliés soient une autre affaire.

Berlusconi, l'ancien premier ministre milliardaire et ami de longue date de Vladimir Poutine, a fait face à un tollé cette semaine après avoir suggéré que le président russe avait été "poussé" dans la guerre par son entourage.

Romane franche, élevée par une mère célibataire dans un quartier ouvrier, Meloni s'insurge contre ce qu'elle appelle les "lobbies LGBT", "l'idéologie éveillée" et "la violence de l'islam".

Elle s'est engagée à arrêter les dizaines de milliers de migrants qui arrivent chaque année sur les côtes italiennes, une position qu'elle partage avec Salvini, qui est actuellement jugé pour avoir bloqué des navires de sauvetage caritatifs lorsqu'il était ministre de l'Intérieur en 2019.

Le Parti démocrate de centre-gauche, dirigé par l'ancien Premier ministre Enrico Letta, affirme que Meloni est un danger pour la démocratie.

Il affirme également que son gouvernement représenterait un risque sérieux pour des droits durement acquis tels que l'avortement et ignorera le réchauffement climatique, bien que l'Italie soit en première ligne de l'urgence climatique.

Sur le plan économique, la coalition de Meloni s'engage à réduire les impôts tout en augmentant les dépenses sociales, quel qu'en soit le coût. Sans surprise, peut-être, ils souhaitent que les règles de l'UE en matière de dépenses publiques soient modifiées.

Les derniers sondages d'opinion deux semaines avant le jour des élections suggéraient qu'un électeur sur quatre soutenait Meloni.

Cependant, environ 20% des électeurs restent indécis, et il y a des signes qu'elle pourrait se retrouver avec une majorité au parlement plus faible que prévu.

En particulier, le soutien semble augmenter pour le mouvement populiste Five Star dans le sud pauvre.

Il est peu probable que le prochain gouvernement entre en fonction avant la seconde quinzaine d'octobre, et malgré les promesses de Meloni et Salvini de servir cinq ans, l'histoire suggère qu'ils pourraient avoir du mal.

La politique italienne est notoirement instable. Le pays a eu 67 gouvernements depuis 1946.

L'extrême droite vise une victoire historique l'Italie vote