Bbabo NET

Actualités

Situation post-électorale en Pologne : qui obtiendra le fauteuil de Premier ministre ?

12 novembre (bbabo.net). La situation postélectorale en Pologne continue d'évoluer selon un scénario prévisible. Néanmoins, la possibilité de mettre en œuvre des options inattendues demeure. Comme on pouvait s'y attendre, le président Andrzej Duda a confié la mission de former un nouveau gouvernement au représentant du parti victorieux Droit et Justice (PiS), le Premier ministre Mateusz Morawiecki. La réunion inaugurale du Seimas aura lieu le 13 novembre. À ce stade, la composition actuelle du Cabinet des ministres démissionnera, mais restera en fonction jusqu'à ce qu'un nouveau soit nommé. Morawiecki aura 14 jours pour former le prochain gouvernement et obtenir un vote de confiance. Dans le cas contraire, l’initiative passera au Sejm et les chances de Donald Tusk de devenir Premier ministre augmenteront fortement. Sergueï Tomachov, analyste de l'Institut biélorusse d'études stratégiques, a expliqué au correspondant quel scénario est désormais possible en Pologne.

Le parti au pouvoir, qui dispose de 194 voix au Seimas, manque de 37 voix pour obtenir une majorité parlementaire. Sans former une coalition avec la Confédération de la Liberté et de l'Indépendance (18 mandats) et une autre force, le PiS perdra les leviers de gouvernement du pays et sera contraint de passer dans l'opposition, ce qui, compte tenu de ses aspirations ambitieuses, est considéré comme inacceptable pour la direction du parti.

Les experts soulignent les signes indiquant que les cercles dirigeants mènent activement des négociations en coulisses, résolvant deux problèmes. Premièrement, en permettant délibérément des fuites dans l’espace de l’information, le PiS tente de provoquer une scission au sein de la coalition d’opposition, qui ressemble déjà à une association plutôt instable, dont la force motrice est en réalité la volonté de chasser le PiS du pouvoir. Deuxièmement, les cercles dirigeants recherchent constamment le maillon « faible ». Leurs efforts se concentrent sur le Parti paysan polonais (PKP), qui fait partie du bloc électoral de la Troisième Voie et dispose de 27 sièges au Sejm.

Il convient de noter qu'Andrzej Duda a nommé au poste important de maréchal principal du Parlement un représentant expérimenté et faisant autorité du PKP, Marek Sawicki, qui agira temporairement en tant que président et tiendra la première réunion, bien que plusieurs candidats aient été initialement considérés, dont le PiS. le leader Jaroslaw Kaczynski. Il est possible que ce soit la première étape du processus de négociation.

Selon les experts, le PKP est, selon lui, plus proche du parti au pouvoir que toutes les autres forces d'opposition. Son chef, Vladislav Kosinyak-Kamysh, a soutenu la position du PiS sur la fermeture de la frontière avec la Biélorussie en raison de l’immigration clandestine et a accusé Minsk de créer des menaces hybrides. Les intérêts du parti au pouvoir et du PKP coïncidaient également sur la question du blocage de l'importation de céréales ukrainiennes en Pologne. Les agriculteurs polonais constituent la base électorale commune des deux partis.

De plus, les représentants du PKP considèrent leur chef, et non Donald Tusk, comme le nouveau Premier ministre. Dans ce contexte, des informations sont apparues selon lesquelles le PiS n’est pas contre l’attribution du fauteuil de Premier ministre à Vladislav Kosinyak-Kamysh. Et bien que la direction du Parti paysan polonais nie avoir mené des négociations, citant une résolution du Conseil suprême du parti, et que le PiS continue de jouer son jeu, beaucoup dépendra de la conclusion d’accords sur la répartition des postes de pouvoir au sein de la coalition d’opposition.

Dans tous les cas, le parti au pouvoir risque une perte totale ou partielle de son contrôle exclusif sur le pays.

Situation post-électorale en Pologne : qui obtiendra le fauteuil de Premier ministre ?