Paris – Apple se présente comme un chevalier blanc sur le sujet de la vie privée, mais les critiques disent que ses propres ambitions publicitaires sont fondées sur des pratiques anticoncurrentielles.
Deux développeurs du nom de "Mysk" ont affirmé le mois dernier qu'Apple suivait chaque clic des utilisateurs sur l'App Store, sans aucun moyen de désactiver la fonction.
Un recours collectif a ensuite été déposé en Californie, affirmant que les "promesses d'Apple concernant la confidentialité sont totalement fausses".
La société n'a pas commenté et n'a pas répondu aux questions de.
Mais Apple a placé la protection de la vie privée des utilisateurs au cœur de son image et s'est longtemps opposée aux publicités sur ses plateformes.
Il a jeté une clé dans les travaux du système de capitalisme de surveillance l'année dernière lorsqu'il a donné aux utilisateurs le pouvoir d'empêcher facilement les applications de collecter des données à leur sujet.
Cette décision a été un cauchemar pour de nombreuses applications - des géants comme Facebook aux petites start-up - qui utilisent ces données pour vendre des publicités ciblées.
Meta, qui possède Facebook et Instagram, a averti au début de 2022 que le changement pourrait réduire de 10 milliards de dollars ses revenus pour l'année, et il a sans aucun doute joué un rôle dans la chute du cours de son action et sa décision de supprimer 11 000 employés le mois dernier.
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, a déclaré la semaine dernière que l'approche d'Apple était un "conflit d'intérêts" car elle était conçue pour saper ses rivaux.
"Il est problématique pour une entreprise de pouvoir contrôler quelles expériences d'application se retrouvent sur un appareil", a-t-il déclaré. "La grande majorité des bénéfices de l'écosystème mobile vont à Apple."
- Cas européens -
Le premier refoulement judiciaire contre Apple a été lancé en France, où une association d'annonceurs en ligne et d'éditeurs de contenus a porté plainte auprès de l'Autorité de la concurrence.
Les juges ont rejeté l'idée que les règles d'Apple étaient intrinsèquement anticoncurrentielles, mais enquêtent toujours pour savoir si Apple applique ces règles plus favorablement pour ses propres applications par rapport aux autres.
Les développeurs d'applications français ont également déposé une plainte auprès de la CNIL, l'organisme de surveillance de la confidentialité.
Des affaires similaires ont depuis été lancées en Allemagne et en Pologne.
Apple refuse de dire combien il gagne grâce à la publicité sur son App Store.
Les analystes de Wedbush Securities estiment qu'il est de 4,5 milliards de dollars par an, et cela pourrait atteindre 30 milliards de dollars s'il commence à mettre des publicités sur ses applications Maps et Apple TV, rivalisant avec les grands acteurs de Google, Meta et Amazon.
Pour les annonceurs, attendre une réponse judiciaire est pénible.
"Cela ne va pas assez vite compte tenu des impacts très forts sur la concurrence", a déclaré Nicolas Rieul, président de l'Alliance numérique française, qui représente les spécialistes du marketing en ligne.

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