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Canada - Le Québec n'exige plus l'échographie pour avoir accès à la pilule abortive : ordonnance des médecins

Canada (bbabo.net), - Le Québec n'imposera plus aux personnes souhaitant interrompre une grossesse de subir une échographie avant d'accéder à la pilule abortive, selon une ordonnance médicale jeudi.

Un communiqué publié par le Collège des médecins du Québec a déclaré que jusqu'à présent, l'ordonnance exigeait une échographie pelvienne pour «s'assurer de l'âge gestationnel et du lieu de la grossesse», avant qu'un médecin puisse prescrire le médicament.

Cette exigence est officiellement levée à compter de jeudi, précise le communiqué.

L'ordonnance indique que cette décision est intervenue après que la récente Cour suprême des États-Unis a annulé Roe v. Wade, l'affaire historique de 1973 qui a légalisé l'avortement dans tout le pays.

"(L'exigence de l'échographie) est à l'étude au Collège depuis janvier dernier afin de mettre à jour les directives et de favoriser l'accès à ce médicament, à la lumière des preuves recueillies et analysées sur l'utilisation de la pilule abortive", indique le communiqué.

De plus, les médecins québécois n'auront plus besoin de suivre une formation spécifique sur la médication s'ils ne connaissent pas la pratique de l'avortement. L'ordonnance indique que les médecins seront désormais invités à utiliser les lignes directrices recommandées et leur jugement clinique.

« Le rôle du Collège est d'assurer la protection du public, mais il a aussi le devoir de s'assurer que ses règles reflètent les progrès de la science, de la preuve et l'évolution de la société. C'est ce que nous faisons », a écrit le docteur Mauril Gaudreault, président de l'Ordre.

Accès à l'avortement

Au Canada, le droit à l'avortement est décriminalisé et légal depuis la décision R. c. Morgentaler de la Cour suprême du Canada en 1988.

La procédure, cependant, n'est pas toujours facilement accessible pour ceux qui ne peuvent pas prendre de dispositions pour se rendre dans une clinique.

Les défenseurs de la santé dans le pays ont insisté sur le fait que les obstacles à l'accès aux pilules abortives doivent être éliminés immédiatement, car l'avenir de la procédure aux États-Unis est menacé.

Les groupes pro-avortement ont passé des années à faire pression pour une couverture universelle des avortements médicamenteux, qui peuvent être pratiqués en toute sécurité à domicile au lieu de nécessiter un voyage à l'hôpital ou à la clinique.

La pilule abortive se compose de mifépristone et de misoprostol, pris comme régime combiné de deux médicaments qui sont emballés ensemble sous la marque Mifegymiso.

Les pilules abortives ont été approuvées par Santé Canada en 2015, mais ne sont devenues disponibles qu'au début de 2017.

Diverses restrictions, telles que l'exigence que seuls des médecins spécialement formés, et non des pharmaciens, prescrivent le médicament et regardent le patient prendre la pilule sont quelques-uns des aspects qui, selon les défenseurs, constituent des obstacles à l'accessibilité.

En 2019, Action Canada pour la santé et les droits sexuels compte 49 prestataires d'avortement au Québec.

Cela comprend 21 prestataires d'avortement médicamenteux, 44 prestataires de services chirurgicaux, six prestataires ruraux et 43 prestataires urbains, et une limite de gestation de 24 semaines.

Au dire de tous, le Québec surpasse de loin toutes les autres provinces en ce qui concerne son accès à l'avortement, la deuxième plus proche étant l'Ontario, où il y a 38 fournisseurs au total.

Ces chiffres sont liés à la population provinciale : le Québec compte 8,5 millions d'habitants, l'Ontario 14,2 millions et la Colombie-Britannique 5 millions, selon le recensement de 2021.

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