Bbabo NET

Société Actualités

Canada - Des proches aidants québécois non vaccinés devant les tribunaux pour avoir accès à des foyers de soins de longue durée

Canada (bbabo.net), - Un juge du Québec devrait décider d'ici lundi si une ordonnance sanitaire provinciale qui empêche les soignants non vaccinés d'entrer dans les maisons de soins infirmiers pour s'occuper de leurs proches doit être suspendue.

Un avocat montréalais était en cour mercredi pour contester l'ordonnance au nom des soignants qui, depuis la fin décembre, se sont vu interdire d'entrer dans les foyers de soins de longue durée et autres résidences pour personnes âgées parce qu'ils ne sont pas vaccinés contre la COVID-19.

Au milieu de l'augmentation des cas dus à la variante Omicron du nouveau coronavirus, le gouvernement provincial a publié un décret en décembre resserrant les règles établissements de soins, y compris une ordonnance obligeant les soignants à présenter une preuve de vaccination avant de pouvoir entrer dans les établissements.

L'avocate Natalia Manole, représentant environ 80 soignants et résidents, a fait valoir que le gouvernement devrait revenir à la règle précédente, qui obligeait les soignants à présenter les résultats négatifs des tests effectués dans les 72 heures précédentes. Elle demande la suspension immédiate du décret par voie d'injonction et une éventuelle révision judiciaire de l'ordonnance sanitaire.

Manole a fait valoir que si les agents de santé non vaccinés peuvent travailler dans les établissements à condition que leur test soit négatif, les soignants devraient bénéficier du même droit. L'avocat a également noté que dans certains cas, les agents de santé ont été autorisés à rester au travail après avoir été testés positifs pour COVID-19, travaillant avec la même clientèle vulnérable.

La situation est urgente, selon Manole, car quatre des habitants qui avaient signé des déclarations sous serment ces dernières semaines sont déjà décédés. "Un jour pour nous, c'est comme un an pour eux", a déclaré Manole au tribunal.

Elle a dit que la situation ressemble à la première vague de la pandémie, lorsque les soignants ont été coupés. Mais cette fois, la plupart des résidents vulnérables sont entièrement vaccinés et ont reçu un rappel.

François-Alexandre Gagné, un avocat représentant le gouvernement du Québec, a déclaré que le gouvernement reconnaît l'importance des soignants, mais qu'il fait face à une pandémie mondiale en évolution et cherche à trouver un équilibre. Il a déclaré que des dispositions existent déjà qui permettraient à ceux qui ne sont pas vaccinés de demander une exemption, ce qui devrait être fait au cas dans l'établissement.

« De toute évidence, le gouvernement a pris cette décision, à tort ou à raison, a proposé cette mesure le 22 décembre dans l'intérêt public, dans l'intérêt de la santé publique et conformément à la Loi sur la santé publique », a déclaré Gagné.

L'automne dernier, Manole a représenté une contestation judiciaire par des travailleurs de la santé contestant la tentative du Québec d'exiger la vaccination des travailleurs de la santé de la province. En fin de compte, la province a abandonné ce plan en novembre, affirmant que l'impact sur le réseau de la santé du retrait des travailleurs non vaccinés serait trop grave.

Manole a déclaré que les soignants sont des partenaires du réseau de la santé, aidant souvent les résidents à manger, à marcher et à rester propres. Ses clients demandent à la Cour supérieure du Québec de déclarer l'aide fournie par les proches aidants comme un service essentiel.

Dans une interview plus tôt cette semaine, l'une des clientes de Manole a déclaré qu'elle n'avait pas pu voir son père de 86 ans depuis des semaines. Michele Chayer dit que son père Marcel est partiellement paralysé et qu'elle avait l'habitude de le nourrir et de le baigner et de compléter les soins prodigués à sa résidence pour personnes âgées, en plus de passer du temps avec lui.

Chayer a déclaré que son père avait été hospitalisé récemment et qu'elle n'avait pas pu le voir en personne car elle n'était pas vaccinée, ce qui, selon elle, est dû à une raison médicale.

«Nous allons faire nos tests et aller aider les gens que nous sommes censés aider. Cela fait huit ans que j'aide mon père », a déclaré Chayer. « De quoi les protégeons-nous ? Décès? Non, nous les empêchons complètement de vivre.

Le juge de la Cour supérieure du Québec, Christian J. Brossard, a déclaré questions soulevées par l'affaire sont sérieuses. Il devrait statuer sur la demande d'injonction d'ici lundi.

»

Canada - Des proches aidants québécois non vaccinés devant les tribunaux pour avoir accès à des foyers de soins de longue durée