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En souvenir de Nizam Jokhio

Clouer le journaliste Nizam Jokhio pour avoir osé essayer d'arrêter une frénésie de chasse illégale ; se glisser entre les mailles du filet de la justice avec le charme d'une anguille ; fuyant les procédures judiciaires pour une retraite luxueuse à Dubaï pour revenir en héros, la dernière cascade du courtier local Jam Abdul Karam a tous les éléments d'un blockbuster.

D'un mépris flagrant pour la loi du pays à une démonstration flagrante de chauvinisme féodal, sa brutalité épouvantable comportait tout en lettres rouges qui pouvait renvoyer n'importe quel citoyen ordinaire pendant très, très longtemps. Mais puisque le nôtre est un pays dirigé par les caprices des seigneurs féodaux et que c'est la saison des votes à Islamabad, chaque membre du parlement compte, aussi dégoûtant soit-il.

Comme si une grâce (associée à une préoccupation très publiquement partagée pour la sécurité des membres de la famille) ne suffisait pas à tourner en dérision les soi-disant bras longs de Lady Justice, M. Karim bénéficiant d'un protocole officiel a encore amplifié la mascarade de l'impunité. Aucun topi ajrak ou sindhi ne peut laver les taches de sang même si des politiciens chevronnés comme Murtaza Wahab choisissent de détourner le regard. La réalité est pour tout le monde à voir.

Ceux qui vivent dans cette patrie peuvent être aussi patriotes qu'ils le souhaitent, mais l'État choisit qui posséder et qui jeter. Un prince local pourrait-il connaître le sort du dénonciateur maudit qui a trouvé le courage de résister aux excès des propriétaires ? Les partis traditionnels auraient-ils fait claquer des casseroles et des poêles pour un cycle de nouvelles, puis auraient-ils scellé leurs lèvres comme maintenant ? Des slogans simplement hurlants de changement ne peuvent faire de miracles tant que l'État et la société ne se sont pas donné la main pour un nouveau Sind ; pour un nouveau Pakistan.

Répétons notre résolution de continuer à frapper là où ça fait mal jusqu'à ce que ceux qui sont assis sur les derniers bancs soient obligés d'écouter. Il doit y avoir une ligne tracée entre la politique et la morale quelque part. Sinon, il vaudrait mieux abattre nos lois ; sceller les portes à nos principes et nous lier les mains car nous vivons dans l'anarchie 2.0.

En souvenir de Nizam Jokhio